Stratégie nationale de l'alimentation, Les Amarres, baromètre réseaux sociaux… Les brèves ESS de la semaine

• 87 organisations appellent le gouvernement à rehausser l’ambition de la Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat

Dans une lettre ouverte, 87 organisations, dont Action contre la faim, le Réseau action climat, Emmaüs France, France nature environnement et la Ligue contre le cancer, appellent les ministres François Bayrou, Annie Genevard, Agnès Pannier-Runacher, Catherine Vautrin et Yannick Neuder à enrichir la feuille de route sur l’alimentation, la nutrition et le climat « afin de protéger la santé des Français ».

« L’alimentation accessible à la majorité des Français et des Françaises a des impacts néfastes sur leur santé, sur le climat et la biodiversité, ainsi que sur la qualité de l’air, de l’eau et des sols », soulèvent les associations, demandant une réévaluation de la Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat (Snanc). Attendue depuis deux ans, la Snanc a été dévoilée par le gouvernement en avril, et fait depuis l’objet d’une phase de consultations.

Jugeant la Snanc trop faible, les associations demandent l’intégration de plusieurs mesures. Parmi elles, l’interdiction de la publicité et du marketing pour des produits trop gras, trop sucrés et trop salés, ainsi que l’affichage obligatoire du nutri-score, une meilleure transparence des prix et un encadrement des marges des distributeurs et des industriels sur les produits sains et durables, des objectifs d’approvisionnement en produits biologiques, équitables et de qualité pour les enseignes de la grande distribution, ou encore la nomination d’un ou une déléguée interministérielle en charge de la mise en œuvre et du suivi et évaluation de la Snanc.

« Les pouvoirs publics doivent agir sur l’amont et l’aval de la chaîne alimentaire », plaident les auteurs de la tribune.

• Le tiers-lieu solidaire Les Amarres s’apprête à fermer ses portes

Installé depuis presque quatre ans de façon temporaire dans les anciens locaux des Ports autonomes de Paris, dans le 13^e arrondissement, le tiers-lieu solidaire Les Amarres s’apprête à quitter les lieux à partir du 5 juillet.

Ce projet porté par les associations Aurore et Yes We Camp, mêlait accompagnement social, programmation culturelle et festive et convivialité. Expérimentant une hybridation du travail social, il réunissait 19 structures de l’économie sociale et solidaire dans les 4 000 mètres carrés de bâtiment, installé en bord de Seine. Deux accueils de jour s’adressaient quotidiennement à 300 personnes en situation de précarité tandis qu’une buvette solidaire proposait 20 évènements festifs et culturels par mois. En tout, 80 000 personnes en situation de précarité et de vulnérabilité étaient accueillies chaque année, indique le tiers lieu.

« Dans un contexte national où la question de l’accueil des personnes réfugiées est souvent source de tensions, Les Amarres ont démontré que lorsque les conditions d’accueil sont dignes, lorsque les gens se rencontrent, échangent, apprennent à se connaître, la cohabitation devient une chance, et les solidarités se créent », soutiennent les responsables du tiers-lieu dans un communiqué de presse.

Le site va désormais faire l’objet d’une phase de rénovation dans le but de transformer le bâtiment en un hôtel logistique fluvial « alliant performance environnementale et mixité d’usage ». « Ce nouveau lieu, résolument tourné vers l’avenir, restera ouvert sur le quartier et accueillant pour toutes et tous. Il favorisera la cohabitation entre différents publics et activités, dans le but de retisser du lien et de décloisonner les usages », précisent les responsables du tiers-lieu. Une cérémonie de clôture est organisée le 24 juin, incluant une annonce du futur projet.

À voir également : Vidéo : aux Amarres, une exposition autour du sport comme vecteur d’inclusion

• Facebook, LinkedIn, Instagram, TikTok… France Générosités publie son baromètre sur les réseaux sociaux plébiscités par les associations et fondations

France Générosités a publié jeudi 19 juin l’édition 2025 de son baromètre sur les réseaux sociaux, qui y analyse la présence des associations et fondations selon la taille des communautés et le taux de représentativité.

Selon ce baromètre, « Facebook reste le réseau social cœur de cible qui concentre le plus d’abonnés avec 11,5 millions d’abonnés, mais le plafond de verre se rapproche et tend à se confirmer ». La croissance des abonnés du panel d’associations et fondations étudiées ralentit (+ 0,8 % en un an) mais reste positive. Leur nombre cumulé s’établit à 11,5 millions d’euros et le taux de représentativité à 24,5 %.

LinkedIn enregistre de son côté une croissance importante avec + 17 % d’abonnés en un an (3,5 millions en cumulés pour les structures du panel). « Certaines organisations s’y redirigent et investissent dans l’employee advocacy pour porter leurs plaidoyers et surtout étendre leurs communautés. D’autres organisations à portée internationales bénéficient de plus grande communauté en raison de l’aspect RH », note le baromètre.

Selon ce dernier également, « Instagram est le nouveau réseau de référence pour le grand public d’où ses 2,7 millions d’abonnés cumulés pour les membres du panel (avec une croissance de 13 % en 2025), qui réussit à couvrir plusieurs générations contrairement à TikTok ».

TikTok a un faible taux de représentativité, situé à 1,7 %, mais enregistre une croissance de 44 % pour atteindre 473 596 abonnés cumulés. Enfin, 35 % des organisations du panel ont quitté X, provoquant une baisse de 3 % des abonnés en un an, tandis que Threads comptabilise 187 623 abonnés pour 30 organisations du panel, Mastodon 3 402 abonnés pour 9 organisations et Bluesky 47 141 abonnés pour 33 organisations. « C’est le réseau qui a le plus bénéficié de la déliquescence de X, accentuée en France par l’initiative HelloQuitteX. La reprise de l’ergonomie de X, sa modération, sa décentralisation, son modèle communautaire a contribué à faire de Bluesky, l’une des alternatives les plus crédibles à X », analyse le baromètre.

Élisabeth Crépin-Leblond